La colère pour agir

La colère permet de se défendre

La colère donne la force d’agir, oui mais vers où ? et pourquoi ?

Ces derniers jours j’échange avec des hommes et des femmes qui s’ils ont une assez bonne connaissance du fonctionnement des émotions s’empêchent d’exprimer leur colère. Je vous partage ici celle de Mr R. qui me dit ne pas ressentir au niveau du corps la colère mais être conscient d’en avoir accumulé dans son corps et faire appel à des énergéticiens pour nettoyer son foi engorgé de toute cette colère.

Le coaching est une véritable révélation. Je l’aide grâce à une technique de visualisation à retrouver ses sensations de colère pendant la petite enfance. Il a exprimé sa colère et il s’est senti ridicule. Par répétition, il a perdu cette aptitude à exprimer son désaccord et mécontentement. Il a beaucoup de self contrôle en apparence. Cependant, il s’interdit d’exprimer sa colère de peur d’être à nouveau ridiculisé. La colère est une émotion qui permet d’exprimer une injustice, un désaccord et donc en quelque sorte de défendre son point de vue, son intégrité physique ou morale. En perdant cette aptitude, il perd une capacité à se protéger.

Ah ! Déjà cela change son point de vue sur l’intérêt de la colère. Comme beaucoup de personnes, il a débranché son ressenti corporel pour ne pas ressentir ce qu’il ne comprend pas. Si on n’a pas les codes des émotions, difficile de savoir dans quel sens avancé. Il est maintenant convaincu de l’intérêt de retrouver cette compétence d’exprimer la colère.

La maitrise des émotions, ce n’est pas les cacher. C’est être capable de les exprimer de façon maitriser. Pour cela, il faut être capable d’être calme comme d’être en colère. Il faut pouvoir tout dire ou faire avec une certaine douceur dans le sens du terme soft kills (compétences douces).

Je lui propose donc un exercice à faire de façon quotidienne afin de retrouver cette aptitude perdue : réapprendre à exprimer  la colère.

Ne riez pas, cela ne lui semble pas si facile que cela. L’aversion est une liberté de perdue, celle de faire quelque chose. La plus connue est celle de la prise de parole en public. Nombreux sont les enfants qui se sent senti ridicule en prenant la parole et seront des adultes très stressés pour le faire ou d’ailleurs ne le feront jamais.

Je tiens à vous rassurer. Tout est inversable dans la vie comme dans les émotions. Ce qui nous fait rire peut nous faire pleurer, ce qui nous a stressés peut nous détendre, ce qui nous à mis en prison peut nous en faire sortir. N’oublions pas d’être bienveillant les uns avec les autres, cela évite des problèmes ou cela en répare d’autres.

J’accueille souvent la colère de salariés en entreprise. Je suis à leur écoute et ils déversent leur colère. J’accompagne cette expression de questionnement jusqu’à faire émerger la source de l’émotion. Que ce soit en entretien individuel ou en réunion, dans un cadre d’amélioration ou de gestion de conflits, la colère est source d’enseignement et de compréhension. Elle nous permet de trouver l’injustice qui est caché derrière ou l’insatisfaction. Quelques exemple vécues :

  • Une femme très en colère se plaint d’être agressée par tous ses collègues. Elle est persuadée d’être bienveillante mais aucune de ses phrases ne l’est. Elle n’emploie aucun mot négative mais ses phrases le sont. Elle agresse tout le monde et donc elle est agressée. Ce sera une véritable révélation pour elle. (médiation dans un service)
  • Un homme agresse sa patronne. Il la critique, elle est plus jeune, moins expérimentée que lui… Sa colère fait apparaitre son envie d’être patron mais son confort actuel et son âge le freinent à se mettre à son compte. Il a depuis ouvert son entreprise avec l’aide de son ancien employeur. (amélioration continu des ressources humaines)
  • Un ouvrier se plaint du manque de vêtements de travail. Les siens sont usés et ils trouvent le renouvellement insuffisant. Malgré la règle expliquée de distribution équitable auprès des salariés, la colère persiste. C’est lors d’une réunion d’équipes que la solution émerge de la part d’un de ses collègues : « oui mais toi et ton équipe, votre poste entraine plus d’usures de vos vêtements que nous ». La règle évolue en accord avec tous pour que lui et son équipe reçoivent plus de vêtements de travail. L’égalité n’est pas toujours l’équité.  (management participatif)
  • Une femme me consulte car elle ne se sent pas bien dans son couple. Elle gère plutôt bien ses émotions. Elle est en général calme et douce. Cependant, elle n’arrive pas à exprimer son désaccord à son mari. En comprenant l’intérêt de lui exprimer sa colère, elle comprend que cela permet de créer de la communication dans le couple et ainsi faire les réglages nécessaires. (coaching mieux être, mieux vivre)

Le conflit qui peut-être généré par la colère permet de faire exprimer des éléments de désaccord. C’est à ce moment-là que la résolution du problème commence. Pour qu’il y est véritablement consentement, il faut que chacun apprenne à exprimer son point de vue et qu’ensemble un consensus soit trouvé.

Changeons notre regard sur la colère. Apprenons à y voir la source de la résolution de nombreux conflits.