Témoin ou complice

J’ai choisi de dire que j’avais été victime. Oui cette personne a essayé de me violer. Il avait aussi essayé de me droguer. Ai-je des preuves ? J’ai vu son ami s’effondrer devant moi été disant qu’est-ce que tu as mis dans mon verre ? Son ami était inconscient. Il n’a rien vu. Mais moi j’ai vu. Il n’était pas consentant d’être drogué. Cela s’est fait à son insu. Était-il en mesure de se défendre ? NON. Est-ce un ami ? NON. Ai-je compris ce jour-là ce qui c’était passé NON. Plus tard, lors d’un repas entre ami, il m’a fait manger des champignons hallucinogènes. Etais-je consentante ? NON je ne savais même pas qu’ils étaient hallucinogènes. Les autres personnes étaient-elle consentante ? Je ne sais pas. Si oui, elles ont été complices de m’avoir drogués. Si non, elles sont aussi victime.

Je ne souhaite pas être la complice d’une violence, d’un acte non consenti. Je peux agir en témoignant, en dénonçant. Comment ?

Je peux aller à la gendarmerie poser une main courante. C’est leur métier de mener l’enquête. Ainsi je reste protéger. Cependant mes paroles peuvent aider. La trace laisser par ce témoignage qui peut paraitre anecdotique ne le devient pas si d’autres osent aussi témoigner.

Je l’ai aussi fait pour une amie qui a failli mourir. Cet homme pensait bien faire surement en l’empoissonnant. J’ai choisi de témoigner pour ne pas être complice de harcèlement, de violence verbal, physique ou sexuelle. Pour dire non à ce que j’ai appris et compris qui n’est pas correct.

 J’apprends chaque jour et je deviens un peu plus consciente sur ce qui me paraissait juste ne l’était pas forcément. On a parfois enfui au plus profond de soi la mémoire d’une violence subit, observée pour ne pas la reconnaitre. Non, je ne me tairai pas. Je peux agir en parlant, en témoignant. Je ne souhaite pas être complice de la violence. Je la dénonce pour que cela cesse en confiance que justice sera faite d’une façon ou d’une autre.

L’être humain n’est pas tout noir ou tout blanc. Ce n’est pas parce que j’achète un fauteuil à une femme handicapé pour lui permettre de se baigner que je n’invite pas chez moi des femmes en privé pour les droguer et les violer.

Si une organisation est complice par le biais de son organisateur qui au nom du blues s’autorise à son tour à abuser de la gentillesse des autres. Je dis NON. Toutes les personnes victimes de violence ne deviennent pas violentes à leur tour. On choisit tous la personne que l’on souhaite être.

Si je suis président de Club de sport et que j’en profite pour abuser, violer des femmes, que je sois un homme ou une femme il n’y a pas à en rire. Si je laisse faire, je deviens complice. Ne dit-on pas non à un enfant : ce n’est pas correct ce que tu fais, tu dis… Je préfère quand tu te comportes bien. Bien te comporter, c’est faire ainsi…. Demander à l’autre son consentement, le respecter, bien le traiter.

L’auteur de ces violences ne méritent-ils pas de comprendre que ce qu’il a fait est mal. Il peut peut-être changer. Il peut demander pardon, s’excuser, assumer.

Je pense à Coluche qui a créé une superbe association après avoir pris conscience de ses mauvais comportements d’excès de vitesse.  On est coupable de faire, de continuer, de ne pas assumer et ne pas s’arrêter. Il faut du courage pour assumer ses imperfections, ses erreurs.

Un comportement dénoncé s’arrête et un comportement encouragé se continue.

Imaginez un instant que vous êtes témoin d’un mauvais comportement de quelqu’un : un violence verbale, une emprise, une manipulation … Il y a un groupe d’humains présents. Serez-vous celui qui rit et applaudit l’action ou au contraire celui qui dit je ne trouve pas cela normal. Je ne souhaite pas que cela se passe comme cela.

J’ai commis des erreurs. Je suis humaine. Je ne suis cependant pas devenu violente par ce que j’ai été victime de violence. J’apprends et je m’améliore.

Je choisis d’encourager l’humain à faire mieux, à faire le bien pour soi, pour l’autre, pour tous.

Alors si je témoigne, c’est pour dire NON à la violence et OUI à des comportements qui construisent la paix.

On a tous le choix Complice ou témoin, qu’allez-vous choisir ?

3919 numéro d’urgence pour les victimes de violence.

#ne rien laisser passer réagir peut tout changer